Echelle, Profondeur et Épaisseur

Echelle, Profondeur et Épaisseur

Tandis que la photographie microscopique nous emmène dans les profondeurs de l’infiniment petit, passant d’une échelle de distance à une autre, la photographie intensive nous transporte dans l’épaisseur du temps. Une certaine densité temporelle constitue le changement d’échelle, qui serait plus proprement nommé changement de pression.

Alors un flou de probables potentiels se dessine par la lumière. Toute information véritable est noyée, pas de communication possible, plus de mot d’ordre.

Entre profondeur et épaisseur, nos référentiels sont différents. La profondeur poursuit un même sillon, le développe, le précise, le scrute. On reste dans un sillon descriptif d’apparence. L’échelle peut changer permettant de préciser de mieux en mieux l’information contenue dans le sillon, mais jamais l’on ne quitte le sillon. Il en devient une ornière d’information en quelque sorte.

L’épaisseur pénètre une substance, elle s’immisce dans la densité du matériau. On ne perçoit plus de l’extérieur, comme la description d’une apparence, on investit de l’intérieur, au contact de la substance, de l’essence.

Certes la vue est brouillée dans l’épaisseur, il faut se fier à d’autres champs de perception, développer un ressenti visuel autre, notamment haptique où l’œil devient tactile. C’est ainsi alors qu’on pourra appréhender ces photographies intensives. Ici, la description d’une apparence est rendue caduque et avec elle toute forme de message en guise de communication.

Pourrait surgir alors une fulgurance poétique, pichenette vers l’ailleurs, vortex de l’art.